Let It Bleed - The Rolling Stones
Considéré par beaucoup comme le meilleur album des Rolling Stones, Let It Bleed se devait de figurer parmi les vinyls du siècle. Un monument, certes, sur la lignée de Beggars Banquet, Get Yer Ya-Ya's Out!, Exile on main street… Oui, cette période 68-72 est manifestement LA période des Stones.
Sorti en 1969, sombre réponse à let it be qui, lui, ne paraitra qu'un an après, ce sera le dernier album sur lequel Brian Jones contribuera avant sa mort, remplacé par le jeune mais déjà réputé Mick Taylor. Cette année 69 sonne l'extermination du Flower Power, Let it Bleed donne le ton : violence, guerre, meurtre et ce, dès le premier morceau. Et c'est Keith Richards qui prend les rennes, comme il l'a fait avec le fameux Beggars Banquet.
« This record should be played LOUD » signale la pochette de l’album vinyle : OK c'est parti.
L’album commence fort avec le terrassant Gimme Shelter, sur lequel Mick Jagger partage la vedette avec sa choriste Merry Clayton (il s’agira du seul titre sur lequel une voix féminine prend autant d’importance). “That's a kind of end-of-the-world song”, une chanson de fin du monde, dixit Jagger.
S’en suivent les pépites explosives Love in Vain, reprise de Robert Johnson, Midnight rambler et son excellent harmonica, Keith Richards nous offre même le premier titre sur lequel il chante lead, « You got the silver ».
Enfin, l'album finit sur le grandiose « You Can't Always Get What You Want » et la majestueuse London Bach Choir.
« Let it Bleed », on n'aurait pas pu mieux dire : les pierres qui roulent sont à leur apogée et terminent la décennie en tête d'affiche du festival d'Altamont, entourés des Grateful Dead et Jefferson Airplane. Festival gratuit, qui se voulait semblable à Woodstock et qui finit dans un bain de sang avec le meurtre d'un spectateur et la mort accidentelle de 3 autres personnes.
avril 2010, écrit par
Alpha