Wish You Were Here - Pink Floyd
Combien de qualificatifs pourrait-on attribuer à cette œuvre qui fait encore référence aujourd'hui ? Combien ont tenu ce disque universel fébrilement avant son écoute ? Combien l'ont aimé ? Combien ont pleuré ? Des questions sans réponses qui laissent simplement parler la musique...
Sorti en 1975, deux ans après le merveilleux Dark Side Of The Moon, Pink Floyd contredit ses détracteurs en signant ce nouvel opus sans faille aucune. Wish you were here plante le drapeau plus haut encore confirmant l'exceptionnelle avance du groupe en matière de créativité.
La pochette en elle-même annonce la couleur ou plutôt la non couleur : noire... Un plastique noir totalement opaque (un deuil?...) recouvre la pochette blanche (un espoir???...) où l'on voit deux hommes se serrant la main au milieu d'entrepôts. Ils représentent ici le sujet de l'album : le mercantilisme, ce même mercantilisme qui pourrit la musique, la dénuant de son âme, blessant l'artiste... Syd Barrett. L'album est un hymne à leur vieil ami contraint de quitter la formation quelques années auparavant n'ayant pas tenu face à l'incroyable pression médiatique qu'ils subissaient.
Cinq titres se partagent l'affiche. Shine On You Crazy Diamond encadrent de ses deux parties les trois autres. La douleur est présente, la souffrance, le regret et cette incommensurable impression d'espace remplie par l'humilité de l'instrument, ni trop, ni trop peu. Le jeu parfaitement dosé, que certains décriront comme vide, laisse en fait l'auditeur avancer et respirer pour mieux l'oppresser.
Welcome To The Machine accuse la mécanique sans vie de l'industrie musicale. Véritable plainte dans la tempête pour un combat qui semble déjà perdu. Have A Cigar semble vouloir prendre un visage humain pour tromper l'artiste, elle est la pièce la plus rock de l'album. Elle cède alors sa place a wish you were here, un mot, une lettre, simple message à un ami. C'est tout...
Shine On conclue alors laissant un goût de tristesse et Pink Floyd atteint son but. Le message passe, les larmes aussi, cet effort est un des plus sincères jamais composé, l'un des meilleurs (le meilleur?) de cette formation. A posséder absolument, il influence encore de nombreux groupes, un classique.
Beaucoup d'encre a coulé à son sujet, le mieux est encore de se laisser transporter.
décembre 2009, écrit par
Norfair