Stage Struck - Rory Gallagher
En 1978 Rory se sent à l’étroit dans sa formation. La présence des claviers, Lou Martin, lui pèse et bride sa créativité. Il se sépare donc de Lou et de Roth De Ath (batterie). Il engage à la batterie Ted McKenna et garde avec lui son compère de toujours à la basse, Gerry McAvoy.
Rory redevient le seul et unique leader du groupe et il peut laisser libre cour à sa virtuosité. Il enregistre 2 albums majeurs de sa carrière : photo finish et surtout le grandissime Top Priority.
Il entame ensuite sa 3ème tournée mondiale (1979,1980). C’est à l’issue de cette tournée que sort l’album « live » Stage Struck. Le trio balance un rock de feu. Gerry et Ted assurent une rythmique d’enfer. Ted cogne comme un sourd et Gerry, tignasse bouclée, jambes écartées et sourire carnassier assure un tempo affolant sur sa basse. Sa complicité avec Rory est à son sommet. Rory, à l’apogée de son art, balance des solos hallucinants. Il tire le maximum de sa vieille stratocaster modèle 61 toute écaillée. Il l’a acheté d’occasion en 1963 et elle ne le quittera plus jusqu’à sa mort. Il fait corps avec elle, ses doigts caressent les cordes. Les notes sortent à une vitesse affolante.
Les 8 morceaux sont survitaminés, pas un instant de répit, 2 solos de guitare par morceau et quels solos !! Avec ou sans bottleneck, la strato rugit à longueur de disque. Vous l’aurez deviné, j’adore cet album, certainement parce qu’il me rappelle les 3 fois ou j’ai vu Rory en concert.
1er morceau : Shin Kicker ; on rentre tout de suite dans le vif du sujet, pas de temps d’accoutumance. Ted frappe comme un sourd sur ses toms et la guitare s’envole tout de suite après. 1 simple couplet et déjà le premier solo. 3,50min après on est déjà assommé. Pas le temps de souffler et on part sur le
2ème morceau : Wayvard Child ; rythme d’enfer, impossible de rester de marbre, le trio fonctionne à merveille. Rory malmène les cordes de la strato, en plus le ton du chant n’est pas trop haut, il n’a pas besoin de forcer sa voix. 2 solos magiques, un final à couper le souffle et on passe au
3ème morceau : Brute, Force & Ignorance. Rory nous laisse souffler un peu sur ce morceau un peu plus blues, encore que !! Un petit coup de bottleneck ou il excelle, on ferme les yeux et on se laisse envoûter, on se voit au concert !
4ème morceau : Moonchild ; le temps semi calme a assez duré. On repart dans le dur, si vous doutiez encore de la virtuosité de Rory, vous ne vous y tromperez plus jamais. Les notes volent, virevoltent sans jamais accrocher, c’est pur, limpide. Tiens la face 1 est déjà terminée ! Vite sus à la face 2 :
5ème morceau : Follow me ; bien sur qu’on te suit Rory, pas de problème. Enfin, on te suit là ou tu veux nous emmener, parce qu’à la guitare, on va avoir un peu de mal à te suivre ! Quel final, la strato miaule comme jamais, Rory fait corps avec elle,il en tire la quintessence. Pensez, depuis 1963 c’est un vieux couple. Ils se connaissent par cœur.
6ème morceau : Bought & Sold ; le riff d’entrée donne le ton. Ne comptez pas vous reposer. Ca cogne encore et toujours. Le couple Rory, strato fonctionne à plein. Ouf, le morceau se termine, un peu de repis, et bien non car
le 7ème morceau part sur un rythme endiablé : The last of the independant ; virtuosité, le seul mot qui convient et encore peut-être un peu faible ! (bon d’accord je ne suis pas forcément le plus objectif possible). Encore un petit coup de bottleneck, ça glisse, ça glisse. Gerry ne suit plus, juste la batterie et la guitare, GEANT…
le dernier morceau : Shadow play ; même verve que le reste de l’album, tout à été dit. Tant pis, je recommence : guitare de feu, rythme d’enfer, solos incroyables…..
So long Rory,
Avril 2011, écrit par
Sudiste45