Spécificités
Joseph Reinhardt
Joseph Reinhardt
Joseph joue pour Django
publié par stoche
Joseph Reinhardt préférait la guitare électrique à la traditionnelle Selmer à pan coupé quutilisait son frère. Il en fut dailleurs lun des pionniers en France. Si lon peut apercevoir sur la pochette une vieille Höffner entre ses mains, il lui préférait, parait-il, une guitare artisanale de sa propre fabrication et particulièrement dure à faire sonner... !
Mais Joseph Reinhardt, lui, ça ne lui pose pas de problème de faire sonner les guitares. Il enquille ici les grands standards de Django, quon redécouvre sous un nouveau jour tant son jeu se distingue de celui de lillustre grand frère. Une belle sensibilité sur les ballades (superbe Mélodie au crépuscule), des arrangements joliment travaillés (Manoir de mes rêves), une attaque mordante sur les swing énervés (Minor swing)... Mais cest surtout sur ses propres compositions que Joseph se révèle le plus inspiré. On découvre alors un musicien parfaitement accompli, à lunivers personnel et étonnant, un univers parfois étrange avec les intervalles audacieux de ses Violons ou de sa Triste Mélodie... mais un univers qui nappartient quà lui.
Entouré de son beau frère Dingo Adel à la guitare, de Caratini à la basse (joli chorus sur Triste mélodie) et de Guy Hayat à la batterie, on retiendra surtout la présence de Vivian Villerstein, superbe violoniste dont les lumineux chorus ne sont pas pour rien dans la qualité de cet album. Il a hélas très peu enregistré. Tout comme Joseph qui en bon manouche a toujours préféré les verdines aux studios denregistrement, la nature aux grandes villes, la liberté aux compromis et renoncements nécessaires dune vraie carrière de leader.
Comment lui en vouloir...