The Black Godfather - Andre Williams
"Andre Williams makes Little Richard sound like Pat Boone" ces quelques mots de Lux Interior vous situent de suite le personnage.
Andre Williams est né en 1936 et fait parti des grands méconnus de l'histoire de la musique américaine. Et pourtant il a composé des standards tels que "Bacon Fat", "Jail Bait", "Shake A Tailfeather", "Cadillac Jack"...L'homme aime les femmes, faire la fête, boire, se droguer à tel point que dans les années 80 il est au fond du trou, vivant dans la rue, mal en point... En 1996, il se ressaisit, se remet à la musique et sort l'album de son retour ("Greasy" très bon album rythm'n'blues). Deux ans plus tard le ton se durcit avec l'album "Silky", succès commercial et critique, à la suite duquel Andre part en tournée avec notamment Jon Spencer Blues Explosion. En 2000 sort l'album ci-dessous, Andre est bien accompagné (observez les noms sur la pochette), un nom n'apparaît qu'au verso, celui du très en forme Steve McKay le saxo sur le fameux "Fun House" des Stooges.
Alors à quoi ressemble cet album me direz-vous ? Et bien ça commence par une introduction tonitruante du Black Godfather, après quoi surgit une bombe nommée "Whip The Booty" au rythme implacable, suivi de l'intense "Whatcha Gonna Do", puis du funky/noisy "Sling That Thing" il est alors temps de tous se jeter sur le dancefloor grâce à "The Dealer, The Peeler And The Stealer", c'est ensuite le tour du bien nommé "Freak Blues" (sur lequel Steve McKay fait des merveilles) qui conclut cette face 1.
La face 2 démarre sur des chapeaux de roues avec "You Got It And I Want It" (connaissant le personnage on comprend de quoi il parle...), "Nasty Women" et "I Hate Cha" calment légèrement le jeu, mais voila que ça repart avec le sautillant "Montana Slim" (cette guitare !). Un peu d'exotisme avec le titre suivant "I Wanna Go Back To Mexico", et puis quelle meilleure façon de terminer un album que de reprendre un titre des Cramps ? "I Can't Find My Mind" est ici encore plus barré que l'original.
En conclusion, cet album est idéal pour une soirée bien rock'n'roll, de là à en déduire que c'est précisément ce que le rock'n'roll n'aurait jamais dû cesser d'être (simple, puissant sans être bourrin, classe) il n'y a pas loin...
Andre Williams : That Raw Sound !
Juin 2017, écrit par
luxfan